Parlons d’Eco Construction
CONSTRUIRE EN PRESERVANT L'ENVIRONNEMENT
Nader KHALILI (1936-2008)
Architecte américain d’origine iranienne et fondateur du concept d’Ecodome
À l’heure actuelle, il y a un besoin massif de logements qui vient des dérèglements
climatiques et bouleversements démographiques. Cependant, l’habitat doit se baser sur des enjeux environnementaux pour sa pérennité.
Depuis 1980, Nader Khalili s’est engagé, à travers son travail, dans l’élaboration d’un processus de recherche afin de résoudre certains problèmes liés au manque de logement. Architecte d’origine iranienne, l’Américain Nader Khalili s’est d’abord distingué dans la conception de gratte-ciel. Puis il s’est intéressé aux techniques de construction antisismiques, avant d’imaginer le « SUPERADOBE » une maison pratiquement indestructible.
Figure 1 : Photographie d’une maison bioclimatique d’Hesperia
LES MAISONS BIOCLIMATIQUES, 2007
La technique qu’utilise l’architecte Nader Khalili est découverte bien avant notre époque, les maisons bioclimatiques aux coûts réduits, aux matériaux provenant des terres environnantes et rassemblées suivant les procédés ancestraux sont devenues des exemples suivis dans le monde. Les matériaux utilisés, qui rythment ce genre de construction sont en harmonie avec leur environnement.
L’architecte baptise ces maisons « SUPERADOBE », en mémoire aux
constructions de terre des premiers colons espagnols venu s’installer en Californie. Elles bénéficient de tout le confort souhaité, alimentées en énergie propre et climatisées grâce à des ouvertures judicieusement proposées. De plus, leur forme les rend pratiquement indestructibles en cas de secousses sismiques et, natives du feu, elles ne craignent pas les incendies.
Figure 2 : Photo d’une maison bioclimatique d’Hesperia.
Figure 3 : Plan d’une maison bioclimatique d’Hesperia.
Figure 4 : Coupe d’une maison bioclimatique d’Hesperia.
Le village expérimental que Nader Khalili a construit à Hesperia (à l’orée du désert au Nord-Est de Los Angeles), prends des allures de taupières : ces « mini-immeubles » hauts de trois mètres maximum, sont construits avec les matériaux extraits du sol, à quelques mètres d’eux.
Leur aspect rustique « flatte bien mieux l’œil » d’après leur créateur, que les « impersonnels cubes de béton » qui rythme toutes constructions urbaines. Le foyer prend une toute autre dimension tant dans son visuel que dans son organisation.
Figure 5 : Photographie de maisons bioclimatiques expérimentales, lors de leur construction
Le village expérimental que Nader Khalili a construit à Hesperia (à l’orée du désert au Nord-Est de Los Angeles), prends des allures de taupières : ces «mini-immeubles» hauts de trois mètres maximum, sont construits avec les matériaux extraits du sol, à quelques mètres d’eux. Leur aspect rustique «flatte bien mieux l’oeil» d’après leur créateur, que les «impersonnels cubes de béton» qui rythme toutes constructions urbaines. Le foyer prend une toute autre dimension tant dans son visuel que dans son organisation. Tout repose sur le principe de la forme arrondie, explique Nader Khalili. La forme cubique des maisons traditionnelles, «celle qui bouche nos paysages, c’est l’idéal pour qu’elles s’écroulent un jour» tandis qu’un arc, s’il est bien construit, ne bouge jamais. L’architecte explique qu’une équipe composée de trois hommes travaillant une semaine suffit à construire une maison extrêmement résistante.
« Imaginez un monde où tous les réfugiés ont un abris, en plus cela ne coûte rien, et d’ajouter le retour à la terre m’a semblé évident. Je n’ai rien inventé, toutes les civilisations méditerranéennes ont utilisé la Terre sur laquelle elles vivaient pour bâtir. »
– Nader Khalili
Ce genre de construction consiste à creuser la terre, remplir des sacs de toile que l’ont emplie soigneusement pour ainsi esquisser la forme de la maison à construire. Ensuite, il faut fixer l’ensemble avec du fil de fer barbelé. Dès que la forme est obtenue, un grand feu doit être allumé à l’intérieur de la construction et une coquille de terre cuite extrêmement solide se forme : aussi résistante que le béton et qui supporte tout l’édifice qui emprunte sa forme à celle du dôme. Ce genre d’abri qui utilise des techniques de construction simple et élémentaire se trouve être en accord avec l’environnement dans lequel il est construit : tant par sa forme, sa technique que par les matériaux qu’il utilise. A ces maisons sont attribuées plusieurs noms tels que « MAISONS BIOCLIMATIQUES », « SUPERADOBE » ou encore « ECO-DÔME ».
Philippe MADEC (1954 - __)
Architecte urbaniste, pionnier de l’éco-responsabilité et écrivain français
L’Architecte Philippe Madec s’attache depuis les années 1980 à réaliser des constructions écologiques qui soient en phase avec leur environnement. L’architecte reconnu pour son travail précurseur en matière d’architecture
durable, défend les bâtiments « frugal, ancré dans son contexte » et qui « se nourrit de la diversité des matériaux et des savoirs-faire locaux. » Le centre oenotouristique Viavino de Saint-Christol est une réalisation de Philippe Madec et une architecture emblématique de la frugalité dans le domaine architectural : matériaux locaux, ventilation naturelle. C’est une architecture durable où transparence éthique et matériaux expriment, avec sobriété, l’identité d’un lieu dédié à l’œnotourisme.
Figure 6 : Photographie du centre oenotouristique dans son ensemble
LE CENTRE OENOTOURISTIQUE VIAVINO DE SAINT-CHRISTOL, 2016
Pour valoriser la qualité des produits viticoles du pays de Lunel, (entre Nîmes et Montpellier) le projet du pôle oenotouristique propose une programmation autour du vin : accueil, dégustation, exposition, restaurant, jardin ampélographique et encore promenade.
La « célébration de la civilisation du vin » est évoquée dans ce projet par la mise en exergue des valeurs fondatrices des conditions rurales retranscrites dans l’architecture « LOW TECH » : c’est une architecture qui consiste à rendre un bâtiment frugal dans ses besoins en énergie, tout en assurant à la fois la performance environnementale et la qualité d’usages. Ici nous retrouvons la pierre locale, la terre damée et le bois.
Par un dispositif technique simple, inspiré de la charpente agricole, ce site met en œuvre une variation de dispositions spatiales et techniques aux vues de créer un cadre de vie agréable : matériaux sains, omniprésence de lumière naturelle, protection solaire extérieure, ventilation naturelle et inertie pour le confort d’été.
Figure 7 : Détail structure d’une partie du centre
Le projet garanti une ruralité durable dans le Sud. Plutôt que sur des technologies sophistiquées, il s’appuie sur des dispositifs économiques et populaires. La simplicité des volumes admet ici une mise en œuvre à la fois forte et raisonnée des matériaux naturels, écologiques et locaux. Ajouté à une qualité du bâtiment, comme l’appel aux énergies renouvelables (puits canadiens, énergie solaire) cet ensemble ingénieux permet d’atteindre en performance à la mention d’« énergie positive ». Comme dans sa manière de faire l’éloge d’un domaine et d’un savoir faire précis, ce site met en avant les paysages locaux et leurs capacités en matière de constructions et de ressources.
« Il faut en finir avec l’architecture héritée des Trente glorieuses qui mêle béton, verre et climatisation. En plus d’être décontextualisée, elle induit une forte consommation énergétique. »
– Philippe Madec
